Au terme du XIXème siècle, deux choix font hésiter dans le domaine de l’automobile : automobile à moteur thermique ou celui à moteur électrique. Cette dernière répond parfaitement aux spécificités de l'activité postale urbaine. Dès 1901, la société Duboys, possédant le marché du transport postal à Paris a recours à douze véhicules ayant les capacités à rouler jusqu'à 18 km par heure pendant 65 km avec une capacité de charge de 600 kilos!
En 1904, la société des Messageries des Postes de France fait entrer un modèle de fourgon Mildé. Cette nouvelle automobile se caractérise par une batterie de 600 kilos et pouvant transporter autant de courrier : elle est utilisée pour le relevage des 700 boîtes aux lettres de la capitale. Mais un problème se pose cependant, il concerne le poids important que la voiture thermique permet d'éviter. Car par rapport au véhicule électrique, l'utilisation du véhicule thermique s'impose sur cette capacité de charge ou question de poids. C'est ainsi qu'en 1908, 150 nouveaux fourgons postaux ayant été équipés d'un moteur à essence ont été mis en service dans Paris.
Durant la seconde guerre mondiale, il y a une réapparition des véhicules électriques dans le but de pallier la pénurie de carburant. Fabriqué à environ 400 exemplaires en 1941-1945, le cabriolet Peugeot deux places ou "VLV" (voiture légère de ville) ayant une autonomie de 70 km à la vitesse de 36km/h réunit les critères pour le relevage des lettres en ville.
A Lyon et Paris, le camion de la marque SOVEL (Société des véhicules électriques de Lyon) est très populaire, il est utilisé pour les liaisons intra-urbaines entre les gares et les bureaux.
L'impact important des chocs pétroliers provoque un retour du véhicule électrique à l'issue des Trente Glorieuses. Pour ce retour, La Poste participe à un programme national qui s'oriente vers les économies d'énergie. Quelques tentatives en partenariat avec Renault et Peugeot se déroulent au cours des années 1980. C'est en 1985 que Renault lance l'Express électrique, cependant une autonomie trop faible pour pouvoir effectuer les tournées postales pose problème.
En 1989, Peugeot commence avec un prototype J5 électrique, cette dernière est testé en Meuse en 1992. Ensuite, il y a la 106 électrique testée à la Rochelle. Une dizaine d'exemplaires du modèle "Volta", issue d'une collaboration entre La Poste et une entreprise rochelaise, sont également fabriqués. En dépit de la fiabilité améliorée et de l'utilité reconnue, l'expérimentation de la Volta n'est pas poussée plus loin.
En 1995, en raison d'un accord avec EDF et l'Etat, La Poste s'engage à avoir 10% de véhicules électriques dans sa flotte à la fin de l'année 1999. Cette engagement représente une ambition de 800 à 900 unités à acquérir que l'entreprise ne pourra pas atteindre dans ce délai.
En 1998, La Poste intègre le programme européen "EVD Post" avec Renault et PSA. Dans le cadre de ce programme, neuf opérateurs postaux nationaux partagent leur retour d'expérience sur l'emploi des voitures électriques dans le domaine de la distribution du courrier. Avec l'Allemagne comme pays coordonnateur, la Finlande, la Suède, la Belgique et la France constituent les terrains pour procéder aux expérimentations. Ces essais durent trois ans, et contribuent à développer dix-huit véhicules de type Berlingo et Partner équipés de nouvelles batteries avec le constructeur PSA. Ces véhicules seront ensuite testés à Paris, Lyon et Strasbourg.
Du fait des acquis de ces expériences successives, La Poste entre dans le XXI siècle équipée d'une légitimité dans le domaine de l'électrique. Le Grenelle de l'Environnement en 2007 donne l'opportunité au gouvernement de mettre le Groupe La Poste en position de leader du sous-programme "véhicules décarbonés". Par ce programme national, La Poste s'engage à un achat d'impulsion, ce qui implique une acquisition allant jusqu'à 10 000 véhicules électriques entre 2011 à 2015, devenant la plus importante flotte de véhicules électrique en Europe, de la bicyclette aux 2,3 et 4 roues motorisées.